Agnès Jaoui, la renarde

À l’occasion d’un festival, et suite à la diffusion du court métrage d’animation Signes de vie d’Arnaud Demuynck, Agnès Jaoui prend contact spontanément avec le réalisateur. De leur relation amicale naît l’envie de confier à la comédienne et chanteuse l’interprétation du rôle principal dans une première comédie musicale animée, le court métrage Sous un coin de ciel bleu, écrite par Laurence Deydier et Arnaud Demuynck, et déjà mise en musique par Alexandre Brouillard. La collaboration se poursuit quatre ans plus tard sur une nouvelle comédie musicale, Le Parfum de la carotte, un moyen métrage, largement diffusé et sorti dans les salles de cinéma en 2014. Le rôle qu’y tient Agnès Jaoui est celui d’une poétesse, et d’une renarde. De manière très naturelle, pour le long métrage Yuku et la fleur de l’Himalaya, le rôle de la renarde est à nouveau proposé à Agnès Jaoui, qui accepte avec plaisir de chanter la chanson la plus bucolique du film, porteuse de sa philosophie.

ARNO, le rat d’égout

La première rencontre de Yuku, au début de son périple, se devait d’être tonitruante ! Lorsqu’elle descend dans les égouts, elle rencontre cette vieille fripouille de rat, plus impressionnant que méchant. Face à la petite souris, nous avions envie d’un timbre rocailleux qui raisonne dans les profondeurs. Et pour chanter la mélancolie du rat, dont Yuku allait pouvoir libérer le pauvre hère, il fallait au film un vrai chanteur de blues. Les auteurs du film vivant à Bruxelles, le choix d’ARNO s’est imposé. Et aussi imposant qu’est le personnage, c’est avec une grande simplicité et générosité que le rockeur s’est prêté au jeu. Il faut avouer que c’est un rôle qui colle parfaitement à son vieux cuir…

Alice on the Roof, le lapin

Un grain de folie, voilà ce dont avait besoin ce personnage. Alice on the Roof a sauté dans la peau du lapin comme dans un gant. Elle lui a donné tout son entrain, son talent et son plaisir de chanter. Sensible, entre un humour noir et un grand désir de vivre, le rap du lapin, pourchassé par la voracité des humains, fait raisonner la révolte et virevolter les mots, un exercice de style qui épouse la nature surréaliste et poétique de la chanteuse.

Tom Novembre, le loup

Le grand personnage… Sa voix résonne depuis la nuit des temps. Dans nos cœurs, nos esprits, et nos souvenirs. C’est ainsi aussi à notre souvenir qu’est remontée la voix chaleureuse de Tom Novembre. Une voix qui fait dresser le poil, par sa gravité, mais dont la douceur apporte en même temps au personnage du film toute son ambiguïté. Est-il méchant, ou gentil ? Yuku saura-t-elle amadouer ce géant des forêts ? Force est de constater que non, même s’il se sera prêté un instant avec Yuku à un boogie-woogie aussi dansant qu’introspectif, où se pose la question de leurs destinées. Comme pour le rat, face à la petite voix de la souris, une enfant, nous voulions une voix qui tonne et qui effraie. Le comédien et chanteur Tom Novembre a pris un malin plaisir à faire ici retentir ses basses !

Lily Demuynck-Deydier, la petite souris

Cette voix encore inconnue, toute fraîche sortie d’un nid de souris, n’est autre que celle de la fille des initiateurs de ce premier long métrage, Laurence Deydier et Arnaud Demuynck. Grâce à elle, ils ont eu le loisir de travailler au fil des ans à la fois l’histoire et les chansons, tout simplement à la maison. Il n’est pas aisé de trouver une enfant interprète pour un rôle si important dont la voix doit exprimer la prime jeunesse du personnage. Lily est musicienne, elle a commencé à jouer de la harpe à l’âge de sept ans, et a suivi toutes ses classes primaires dans une école où le chant faisait partie intégrante de la scolarité. Elle a par ailleurs déjà eu l’occasion de faire des voix pour des courts métrages d’animation. Travailler ce rôle « en famille » a permis d’œuvrer tout en douceur sur plusieurs années, avec de nombreuses mais courtes séances de travail, où le plaisir de réaliser ensemble ce premier long métrage, avec amour et le talent naissant, est resté le meilleur guide.